Avril 2020 : Visions du Réel
JEAN CAPDEVILLE Voyage vers le Noir est sélectionné pour être inclus dans la Media Library 2020 | Visions du Réel, Festival international de cinéma Nyon.
Le lien vers le catalogue sera mise en ligne à partir du 25 avril 2020 :
https://www.visionsdureel.ch/industry/media-library/catalogue-2020
Pour visionner le teaser : https://vimeo.com/285728352
Le film JEAN CAPDEVILLE Voyage vers le Noir n’est pas un documentaire, même s’il fourmille d’apports qui sont autant de documents : mots de l’artiste, effleurement de tableaux, pages écrites ou imprimées, vues de pans de nature, de meubles et de fatras, d’objets s’éparpillant. S’appuyant sur un enregistrement de Chantal Marchon et un interview oral qu’elle a fait du peintre, peu de temps avant sa mort, Helena Michie a conçu et réalisé une œuvre évocatrice, une création à part entière, un film d’auteur. Le cheminement de la réalisatrice tantôt adhère à l’expression du peintre qui passe du commentaire au souvenir, de la manipulation d’une pièce à la recherche d’un objet, qui décrit sa méthode en affirmant qu’il n’en a pas, tantôt s’aventure seule, à sa manière propre, dans les sujets et les objets traités : paysages, maisons, chemins et ruisseaux, plantes et pierres . . .
Jean Capdeville fut un artiste singulier. Il n’est pas lieu ici de déflorer le récit qu’il fait de sa vie et de son œuvre, sur quoi est bâti le film. En noter néanmoins le cœur : si au 20e siècle, après peut-être, mais aussi en même temps que Soulages, des peintres ont choisi de faire enfin place au noir, auparavant considéré comme une non-couleur, pour Capdeville, ce sont les circonstances même de sa vie qui l’ont conduit vers le noir. Son père avait été tué à la guerre quand il était bébé, et sa mère, de ce fait, demeura vouée au noir jusqu’à la fin de sa vie, comme toutes les veuves de cette époque. Le noir chez Capdeville est donc puissamment et intimement présent, si présent qu’il en devient infiniment inspirateur, prenant son relief des toutes les autres couleurs et matières, s’étalant en vastes plages ou s’épuisant en gribouillis spontanés assortis de mots écrits. S’opposant violemment aux teintes agressives qu’il avait brandies dans sa jeunesse avec sa série des Burlesques. Jean Capdeville a dit « J'ai fait toutes ces peintures comme une progression... pour aller vers un ailleurs qui serait mieux pour moi. »
La qualité du film d’Helena Michie est d’avoir rendu compte, d’une manière bien à elle, de cette progression toute en brisures, de cet anarchisme intégral d’un personnage imprévisible, marginal, attaché à sa mère et à sa terre, et créatif en diable. Elle le fait avec de superbes images, mettant en regard des scènes de la nature avec les tableaux, cheminant avec le soutien des paroles du peintre et celui de la musique de Gaspar Claus qui l’accompagne avec Pedro Soler. Son film est original, intime, délicat, profondément inspirateur.
Yvette Lucas : http://leblogcultureldyl.centerblog.net/
2019 - 2020
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